lundi 28 mai 2007

Mobilisation générale de 1939












C'est du 28 août au 1er septembre 1939, que le Général Guisan décide la Mobilisation Générale, à travers toute la Suisse. La crise économique de l'Europe, l'invasion de la Pologne par les Nazis, et la montée en puissance du III ème Reich font craindre le pire pour notre petit pays. Les postes-frontières de Vallorbe et du Brassus sont renforcés. A Vallorbe, on craint l'arrivée de l'ennemi depuis le Creux, et en même temps, le Fort de Pré-Giroud entre en service. Pouvant employer jusqu'à 200 hommes, il protège Vallorbe et une éventuelle invasion depuis Pontarlier/col de Jougne. Sa puissance de feu peut ralentir si ce n'est empêcher les Allemands de s'introduire par cet axe fort connu. Il sera terminé à Noël 39, après 2 années de travaux !


Le long du Risoux, le passage est totalement interdit! Toutefois, du long de ses 28km, il ne sera pas possible de surveiller cette frontière, la forêt y est trop profonde et bon nombre de personne n'ose s'y aventurer. Sauf quelques amis, dont Fred. Appelé en mobilisation au fort de St-Maurice dans une unité d'artillerie. Il n'y sera pas autant que les autres mobilisés, car il rejoindra le " Service des Renseignements " pour toute la durée de la guerre.


Entre-temps, du nord de la France, soit de la frontière Belge en passant par l'Alsace et en redescendant jusqu'à la frontière Suisse, les Allemands mettent en place la " Zone interdite ".

Ainsi, le 1er septembre 1939, La France et l'Angleterre déclarent la guerre à L'Allemagne, l'Italie se joint à Hitler puis c'est Tokyo qui se joint à l'Axe du IIIème Reich. On entre dans la "Drôle de guerre "... Notre histoire peut commencer.... Je vais donc vous relater les dates importantes, les histoires palpitantes, et les instants si intenses ! En 1939, la guerre ne faisait que commencer. Elle allait durer 5 ans. 5 années durant lesquelles, l'histoire du Doubs et de la Vallée prit un tournant si différent !








lundi 21 mai 2007

Ambiance des années 40'








Affiches des années 40' : Fort de Vallorbe
Drapeau à croix gammée : Halt !
Projecteur DCA : lutte anti-aérienne
Tank allemand abandonné dans le Doubs ( photo prise à Vallorbe )
Centrale téléphonique de 1939 ( 12/39 )

dimanche 20 mai 2007

L'Hôtel d'Italie



Il est des lieux forts en histoire. On l'a vu, la maison des Cordier en faisait partie. Arrêtons nous un instant sur L'Hôtel D'Italie, vénérable refuge reconstruit en 1952. Il est là, fidèle, majestueux et calme à la fois. Situé à 8km du Brassus, côté nord-ouest, à quelques pas de la frontière avec la France occupée. En continuant tout droit, on tombe sur le Gît de l'Echelle, et en contrebas, sur la maison de Victoria. Il était dès lors tout naturel que ce refuge devienne LE refuge de transition, après la difficile montée du Gît de l'Echelle.

C'est donc ici, que durant la guerre, Fred et Anne-Marie attendaient les " déportés " enfin sauvés, en provenance de Sous le Risoux. Souvent accompagnés par Mr Meylan père, bûcheron dans la Vallée, et qui apportait aussi son aide.

Lorsque l'on prend le temps de s'y arrêter, on se sent comme envoûté par ce lieu si puissant, tant chargé d'émotions intenses !!!

Vous découvrirez au fur et à mesure plusieurs anecdotes ayant marqué ce refuge.

Enfin, grâce à la description des lieux, vous comprendrez mieux toute cette fabuleuse histoire qui ne fait que commencer..

jeudi 17 mai 2007

La maison des Cordier




Elle est là, presque sous les sapins du Risoux, la maison de Madeleine et Victoria. Elle fût si précieuse lors de la seconde guerre mondiale, prête à accueillir de jour comme de nuit, les amis Suisses ( Georgette, Fred, Anne-Marie... ) mais aussi les petits compagnons fuyant le 3ème Reich. Si les murs pouvaient parler, je crois qu'ils raconteraient des choses incroyables, à commencer par les fouilles effectuées par les officiers allemands, les dossiers compromettant que Fred ramenaient au Service des Renseignements Suisses, les Amis de passages cachés dans la grange et attendant une brèche pour s'enfuir dans le Risoux...ou encore les Juifs se reposant à l'étage, avant d'entamer l'ascencion du Gît de l'Echelle pour arriver en Suisse.




Par tout les temps, la porte était ouverte. Je l'ai retrouvée, en avril dernier, tout en bas du Risoux. Le toit rouge comme en 40, et ses sapins, mémoires du lieu. En la voyant, on ne peut que comprendre pourquoi elle fût le point de chute de tout ces personnages, bravant les interdits. Aujourd'hui, elle est toujours éloignée, mais elle ne craint plus les visites allemandes, et encore moins les bombardements de août 44...lorsque les alliés approchaient, et que les derniers allemands détruisaient tout avant leur ultime départ...

dimanche 6 mai 2007

Tickets de denrées alimentaires. Sur cette photo des coupons pour le pain.

Georgette, Jean-François et André

Georgette, c'est la bonne copine, celle qui est toujours de la partie pour aider ses Amis, passer des renseignements, ou offrir des gourmandises disparues en France : les cigarettes, le chocolat suisse, et du café. Agée d'une vingtaine d'année, cette jolie jeune femme porte de magnifiques boucles dorées, un sourir pur, et beaucoup de courage. Elle habite " Au Campe " près du Brassus, avec son frère Jean-François, qui suit des études à Lausanne pendant la guerre. Le Campe, c'est un havre de paix pour Victoria et les autres.

En 1941, Victoria rencontre Jean-François, alors que celui-ci venait tout juste de traverser le Risoux et d'arriver à "Sous le Risoux ". Puis, c'est une belle histoire d'amour qui verra le jour, mais dans une Europe trop boulversée pour le vivre pleinement. Victoria fut élevée dans une croyance absolue, ce qui n'était pas le cas de Jean-François. Il était dès lors hors de question pour la maman de Victoria, qu'elle cotoie ce personnage dans un but autre que de l'amitié pur et simple. Aux travers de nombreuses lettres d'amour, ils existent encore...
Puis, dès l'année 42, en juin , ils ne se reverront qu'en tant qu'amis, amis fidèles surement.

André, c'est le copain fidèle. Français, il tient un moulin en France près de Champagnole. Il est l'amoureux de Georgette. Toujours près à rendre service. Malheureusement, un jour tragique de 1943 verra la déportation d'André dans un camp, sans doute dénoncé pour ses agissements auprès du SR ! Là encore, la guerre a frappé. Georgette venant à peine de perdre sa maman, apprend un soir d'été qu'André ne reviendra plus. C'était un soir d'été. Victoria était assise sur des billes de bois. C'était un soir d'été et Georgette ne se doutait pas. C'était un soir d'été à "Prés Derrières"...


En photo : Georgette et André au temps de la joie et de l'amour

samedi 5 mai 2007

Frédérique Reymond dit " Fred "


Fred est un homme simple, connu de tous pour sa gentillesse, son imposante stature de sportif, son calme olympien. Dès le début de la guerre, il devient agent du SR ( Service des Renseignements ) pour la Suisse. C'est au printemps 1941, que se décide une sorte de Résistance, d'aide aux déportés Juifs de France, avec Victoria ( lire ci-dessous ) Georgette* André* Misette Jean-François et Anne-Marie Im-hof Piguet*. De l'aide, mais aussi des passages de lettres, de renseignements. Ainsi, Fred passe Le Risoux à de nombreuses reprises, avec sur lui des cigarettes, du chocolat suisse, qu'il offre à ses amis de Sous-le-Risoux... Mais si il passe ce Risoux, c'est surtout pour ramener à la Suisse de précieux renseignements sur l'ennemi, avec au retour, de pauvres clandestins, heureux de rejoindre notre pays, havre de paix. Car la France du Sud, celle appelée de "neutre"* ( voir sujet Hitler 05/07 ) envoie plus de 77'000 juifs à l'Allemagne, sous le régime de Vichy, commandé par le Général Pétain. Fred ne peut de ce fait fermer les yeux sur ces tragédies, et travaille avec Ses amis pour réduire quelque peu ces horreurs. Le 18 août 1999, il est le premier de la bande à s'en aller tout là haut, sur les sommets des hauts épicéas .... Ce fût pour Fred le seul jour ou il ne pu se lever de son lit...


Il reçu; avec Victoria Cordier et Anne-Marie Im-Hof Piguet; le 27 avril 1997 la Médaille des Justes.

Hitler, le " Fuhrer "



Avant de continuer sur la présentation des personnages principaux, ayant participé à la Résistance, il est important de s'arrêter un instant sur Adolf Hitler, responsable de cette terrible guerre mondiale. Né en 1889, Adolf Hitler ne connaît pas son père. En 1907, il se rend à Vienne afin de faire des études de peintres, qu'il ne finira pas en raison de son échec au Bac. Dès lors, il lit, et devient de plus en plus raciste. En 1929, il entre en politique, en 1933 crée le IIIème Reich, puis en 1936 déjà, signe un pacte avec Mussolini, lui permettant de créer son empire colonial en l'aidant à poursuivre sa conquête de l'Ethiopie. Petit à petit, les usines tournent à plein régime, fabricant des engins de guerre en quantités imposantes....l'approche de la guerre semble se concrétiser. En 1938, les nazis envahissent l'Autriche, et les années suivantes, la France se scinde en 2 parties, le Nord est zone occupée allemande, et le Sud zone neutre gérée par le gouvernement de Vichy ( Pétain ). Le Jura devient zone interdite ! Les camps existent déjà, car l'autre but d'Hitler ( en dehors de l'invasion mondiale ) est l'extérmination totale des Juifs, Homosexuels, handicapés moteurs/mentaux, prostituées, résistants, brefs, tout ce qui ne peut être admis dans le IIIème Reich prévu pour durer 1000 ans ! En 5 années de guerre, 60 millions de morts sont dénombrés, soit la population de Morges décimée par jour ! C'est en 1945 qu'Hitler se suicide dans son bunker, rongé par la folie....

vendredi 4 mai 2007

Un été 42


Les années 40 ! Années de terreur, de guerre, de déluge de feu et de destructions massives...
Ici, il n'en sera pas tout à fait question, car, passionné par la Résistance, et surtout par un petit groupe de jeunes gens habitant la région Vallée de Joux-Jura Français, j'ai décidé de leur rendre hommage sur ce site. Plus qu'un simple hommage, nous allons remonter ensemble le cours de l'histoire, celle situé entre 1940 et 1945. Mon but premier est de vous relater ce que de simples citoyens Suisses et Français ont réalisé pour sauver la vie de quelques malheureux, traqués à travers l'Europe blessée. Si par la suite vous ressentez de l'angoisse, de la joie, de la tristesse ou encore de la nostalgie, c'est que mon but sera dès lors atteint.

Vous découvrirez des photos, extraits de livres, témoignages, mais aussi des enquêtes actuelles afin de mieux comprendre, de mieux saisir, de mieux imaginer cette période sombre de l'histoire, ou parfois, le soleil brillait à travers les nuages sombres d'orages, trop nombreux en cette période...

Nous voici donc vers 1940, dans le Jura Franco-Suisse.....

Victoria Cordier






Victoria Cordier est née en 1919, à Sous le Risoux, dans le Doubs, à quelques km de Mouthe, le Chef-lieu. Sa maison qui porte le même nom a été le berceau de Victoria. Duraant la guerre, elle aide de nombreux déportés à traverser le Risoux pour arriver à la Vallée de Joux, loin des armées du Reich. Aidée par ces deux soeurs Madeleine et Marie-Aimée, ainsi que sa maman, très croyante. Durant la guerre, elle tombe amoureuse de Jean-François Meylan, habitant Le Campe, près du Brassus, sur sol helvétique. Leur relation fût brève et difficile, car la famille de Jean-François est athée, ce qui n'est pas le cas des Cordier. La filière prendra toute son ampleur grâce également à Anne-Marie Im-Hof Piguet, aidée par Fred Reymond, Georgette, Misette, André, Bernard et les autres.


Après un mariage, des années en Côte d'Ivoire, elle retrouve son Risoux au décès de son mari, puis se remarie. Son 2ème mari décède peu de temps après en 1997, et Victoria en 2003, le 5 juin. Dès cette date, c'est tout un chapître de l'histoire qui se referme. Ainsi, une dernière fois, Victoria a escaladé son Gît, afin de rejoindre les étoiles qui brillent intensément dans le ciel de son Risoux tant aimé.

En photo : Victoria et sa soeur Madeleine