dimanche 4 novembre 2007

Dernières lettres de Jean-François

Dès le printemps 1942, la situation entre Victoria et Jean-François se tend petit à petit. A travers le monde, les Japonais signent plusieurs victoires dans le Pacifique, entre janvier et mai 1942. De retour dans le Risoux, les choses se passent calmement. La filière de Anne-Marie Im-Hof Piguet n'a pas encore débuté. Les Allemands arrivent en grand nombre dans le Doubs. Les amis se retrouvent parfois en Suisse, au Sentier ou au Brassus. Georgette et André participent à un concours de gym au Sentier, Victoria est toujours amoureuse de Jean-François, aux regrets de sa maman, pour qui il est impensable d'épouser un athée. Mais, le Risoux voit d'autres histoires naître : celle d' André dit "Dédé la farine" et Georgette ! Alors qu'en même temps, les dernières lettres de Jean-François semblent moins sympathiques. Début juin, il se blesse en plongeant... Voici un extrait d'une lettre du 18 juin 1942 ( extrait du livre " Ce que je n'oublierai jamais " )

18 juin 1942, Lausanne

" Ma Chérie
Je crois que tu travailles du chapeau. Je ne suis pas prisonnier, ni malade, ni plein d'ennuis. J'ai été blessé. Je te l'ai écrit. J'espère que tu le sais maintenant. C'est fini. J'espère que malgré le voeu absurde que tu as fait, face aux Risoux qui se noyait dans l'ombre tu sera là dimanche. Car si j'y vais, cela sera certainement la dernière fois d'ici un bon bout de temps.

Le 3 juillet, j'ai des examens du 3 jusqu'à X.

Peu à peu, tu sera ce que je veux de la vie, ce que j'attends de l'être humain, ce qu'il doit, à mon avis admettre, vouloir, accepter.

Au revoir Victoria, monte le 21 ou je casse des briques. Je t'aime toujours."
Jean-François


" Le beau temps de ce début d'été s'écoulait..." écrivit Victoria quelques jours après. Elle reçu une lettre désespérée suite à l'échec des examens de Jean-François. " Ce fut un coup terrible pour lui, il su qu'il ne pourrait jamais enseigner ! "

" Je n'en dormais plus de la nuit. Non ! Tout ne pouvait pas être fini, détruit. Notre amour ne pouvais pas mourir.
Je lui écrivis une lettre pleine de douceur et de tendresse. Mais, j'entrevoyais déjà une certaine fatalité.
Il ne me répondait pas...J'attendais..."
Dès lors, les choses allaient changer. La vie allait se précipiter, tout comme les événements. La filière allait se mettre en place, et tout ce petit monde allait continuer son chemin ensemble, sans s'imaginer ce que la guerre pouvait leur réserver...

Aucun commentaire: