mardi 29 avril 2008

La guerre dans le reste du monde

Sur toute la planète, la guerre fait rage. Des milliers de déportés, des bombardements, des raids aériens....
Chronologie des événements des années 1941 et 1942 sur la planète :


Pour l'année 1941

- 24 mars, l'Afrikakorps vient soutenir les troupes italiennes en Libye
- 6 avril, la Wehrmarcht envahit la Yougoslavie et la Grèce
- 20 mai, première attaque aéroportée menée par les Allemands sur la Crète
- 22 juin, Hilter se retourne contre Staline : Opération Barbarossa
- 12 juillet, l'URSS et l'Angleterre signent un traité, elles doivent se porter assistance en cas de danger
- 8 septembre, Leningrad est encerclée
- 4 décembre, les Allemands, devant Moscou, sont arrêtés
- 7 décembre, le Japon attaque par surprise l'Amérique, par un bombardement à Pearl-Harbor
- 11 décembre, l'Allemagne déclare la guerre à l'Italie

Pour l'année 1942

- entre janvier et mai, les Japonnais gagnent au-dessus du Pacifique
- du 4 au 7 juin, bataille de Midway
- 7 août, débarquement des Américains à Guadalcanal, dans le Pacifique, après 5 mois de défaites
- 1er septembre, début de la bataille de Stalingrad
- et en novembre, les forces alliées débarquent en Afrique du nord, la France est totalement occupée par les Allemands.

vendredi 25 avril 2008

Les camps provisoires





Durant le régime de Vichy, des camps provisoires sont donc créés. Ils permettent à des malheureux de venir y passer du temps, ils y reçoivent des soins de la Croix-rouge française, et du Cartel Suisse ( Nom de la Croix rouge suisse en 40 ). Des milliers de Juifs Hollandais, Espagnols ou Polonais sont " parqués " dans des dizaines de bâtiment construits en bois, et aux toits de tôle. L'état d'hygiène est désastreux. Et dès le fameux mois de juin 1942, les policiers français viennent surveiller ces camps. Ceux de Rievsaltes et Gurs notamment. Des hommes arrivent. Ils tiennent des listes dans les mains. Il longent les bâtisses en criant des noms, des centaines de noms. Alors, des files se forment. Des malades, des aveugles, des gens au bout de l'agonie doivent se rendre dans un entrepôts, ou des autobus et des camions attendent leur sinistre marchandise. Les pleurs, les cris déchirent le silence du camp de Gurs en été 42. Ailleurs, dans toute la France, c'est le même scénario. On réveille les gens la nuit, on les extirpe de leur sommeil, on arrache les parents des bras de leurs enfants. Dans le camp de Gurs, les départs se succèdent. La peur atroce pousse les pauvres habitants à se cacher partout : dans les champs, sous les toits, et même dans les trous servant de WC....
Quand certaines personnes ne peuvent prendre la route, elles sont remplacées. Les agents n'ont que faire des gens, c'est la quantité qui est importante !
Au fur et à mesure, les adultes disparaissent et les enfants se retrouvent orphelins. Mais les départs pour la Suisse s'organisent. Voici quelques photos d'Anne-Marie durant l'été 42. Ces photos sont prises dans le château de la Hille, ou la Croix-Rouge Suisse secours aux enfants recueille les jeunes, âgés jusqu'à 16 ans. Après cet âge, ils seront censés quitter le camp, pour rejoindre la Pologne ou l'Allemagne. Le château de la Hille fut épargné par la sauvagerie humaine, et les conditions étaient correctes.

jeudi 24 avril 2008

La filière d'Anne-Marie, les raisons de ce magnifique élan de solidarité





Pour mieux comprendre ce qui a poussé Anne-Marie a organiser la filière; de 1942 à 1943; il faut remonter à juin 1940. Après la "drôle de guerre", les Allemands envahissent le nord de la France. Le Général Pétain crée le " régime de Vichy ", et signe l'armistice avec l'Occupant. Pétain, qui sent la France se détériorer, alors que 8 à 12 millions de Français ont tout perdus soit le quart des habitants de la péninsule, organise un horrible échange. Les Juifs d'origine française, et même étrangère, sont interdits de travail. Les restaurants, les gares, la rue est interdite à ces-derniers. Des affiches poussent un peu partout en France " Juifs mals venus ICI " scandent les vitrines.
Dans un même temps, des camps sont créer, afin de réceptionner les malheureux, qui d'une manière ou d'une autre, seront envoyés en Allemagne dès leur majorité atteinte. Les camps sont surveillés par des gendarmes français. Il y a le Château de la Hille, Montluel, et Rivesaltes.

En juin 42, Anne-Marie, envoyée par la Croix-Rouge Suisse secours aux Enfants, se rend à Montluel, et découvre l'inimaginable. Situé à 22 km de Lyon, le Château regorge d'enfants, nourris avec de l'eau chaude au petit-déjeuner, toujours de l'eau, mais avec des carottes ou de la rhubarbe à midi, et un peu de pain le soir. Ils n'ont que la peau sur les os. Les installations sanitaires ne sont que de vulgaires trous creusés à même le sol. la dysenterie est partout. Les gendarmes récupèrent les denrées ( que l'on pouvait recevoir grâce à des coupons ). Dans la même période, la France s'engage à envoyer 7000 Juifs à l'Allemagne, contre trois fois moins de prisonniers français. Les séparations des familles est insoutenable. Les mamans crient de désespoir, les bagages sont jetés, pillés. La maladie cause le décès de centaines de personnes, les conditions sont affreuses, les rats, les punaises, les cafards sont partout !

Anne-Marie est choquée par ce qu'elle n'aurait jamais imaginé. Dès lors, elle essaie d'amener en Suisse, via notre célèbre Risoux, et grâce à Victoria Fred Georgette et Madeleine les enfants Juifs, sans parents, sans souvenirs, sans rien. Sauf de faux papiers. La France est déchirée. C'est surtout en 1943 que les soeurs Cordier auront le plus à faire. Nous ne sommes qu'en 42, la guerre va durer encore 3 ans. Le régime de Vichy, sous la Direction de Pétain, s'écroulera bien plutard. Anne-Marie n'acceptera jamais que ce régime puisse avoir lieu, et c'est bien à cause de lui, que la filière sera organisée, pour aider les déportés, et faire front envers l'horreur que le régime de Vichy acceptait, et prévoyait.

Nous verrons donc, plutard, dans le détails, ces voyages incroyables, à travers une France traquée par l'ennemi.

lundi 14 avril 2008

Les déportés sauvés à l'Hôtel d'Italie

Bien que ce blog ne touche pas du tout à sa fin, et suite à de nombreuses demandes mails, voici la liste des déportés sauvés grâce à Mme Anne-Marie Im-Hof Piguet et les soeurs Cordier, durant la période de septembre 1943 à mai 1944. Ces personnes, ont gravi le Pas de L'échelle en compagnie de Victoria Cordier. Après la dure ascension, une pause bienvenue était organisée dans le refuge de l'Hôtel d'Italie. Les photos de ce refuge diffusée dans ce blog, présente l'Hôtel d'Italie dans sa phase de reconstruction datant des années 50'. L'ancien, comportait qu'un niveau. Le nouveau a été reconstruit au même endroit. D'ici le 18-19 avril, des photos de l'original seront diffusées ici-même.

Nussbaum Adolphe- Allemagne
Joseph Inge- Darmstadt
Moser Edith- Hanovre
Kamlet Manfred- Berlin
Goldapper Edith- Vienne
Schragenheimer Inge- Cologne
Schlesinger Flora- Vienne ( cuisinière de la Colonie de la Hille )
Schlesinger Paul- Vienne ( fils de Flora )
Kamlet Walter- Berlin

Cette liste est éditée sur une plaque commémorative posée sur le refuge de l'Hôtel d'Italie, Elle est l'initiative de Mr Capt.
Pour toutes autres demandes, n'hésitez pas à me contacter.

Même dans le train, les murs ont des oreilles

Souvenez-vous : Fred travaille en tant qu'agent de renseignements. Il a créé son réseau, et parcourt le Risoux afin de réceptionner des informations en provenance de la France. Il sauve également des Juifs via le réseau d'Anne-Marie. Sa connaissance du Risoux fait de lui un homme sûr et efficace, au service de la Suisse... Jusqu'à ce jour d'octobre 43, rien ne semble l'arrêter !...

Nous sommes à la gare de Lausanne, en ce jour d'octobre 1943. Le train régional vient de partir pour Vallorbe. Les wagons sont pleins. La pénuries de gasoil oblige la population a emprunter le train plus que d'habitude. A l'intérieur, on lit la gazette de Lausanne, on se tient au courant des nouvelles de la guerre, ou on regarde le paysage. Mais dans un wagon, un homme semble parler plus fort que les autres, ce qui n'arrangera pas Fred par la suite.
Cet homme fort bien habillé, annonce être de passage en Suisse pour affaire. Hors, comme nous l'avons vu ci-dessous, le tunnel du Mont d'Or fût dynamité par les français, et la douane ne laisse passer des gens qu'au compte-goutte. Alors, les passagers tendent l'oreille et demandent comment va faire cet homme, pour rejoindre la France.

-" Par le Risoud ! Oui oui, vous avez bien entendu, par le Risoud ! "
-" Mais vous n'y penser pas ! Les Allemands sont juste derrière ! "

Pour l'homme, cette information n'est qu'une broutille.

- " On m'a présenté dernièrement à Lausanne, un homme du Sentier qui est contrebandier, il passe ou il veut, quand il veut, alors ce soir je dors à Vallorbe, et j'irai le voir demain, à l'aube ".

Tout ceci, se passe alors que dans le même wagon, un homme lit son journal tranquillement. Il ne semble pas interressé par les commentaires du Français...
Après 1h environ, le train Lausanne-Vallorbe arrive à destination. Les passagers descendent le grand escalier de la vénérable bâtisse de 1915. Et alors que le Français se dirige sur le point de vue donnant sur Vallorbe, il est rejoind par l'homme au journal.

-" Dîtes-moi, j'ai entendu ce que vous racontiez dans le wagon, et... moi aussi, je désire aller sur France. Avez-vous les coordonnées de ce fameux contrebandier ?? ".

Malgré une légère méfiance, le passager lui donne ainsi le nom de Fred. Au Sentier. Tout le monde le connait, cela ne sera pas difficile de le trouver.
Mais ce que notre passager ne savait pas, c'est qu'il venait tout juste de divulguer le nom de notre ami Fred..à Mr Froidevaux, enquêteur au Service des Douanes Suisses !
A suivre..

Pour connaître l'histoire de Fred, rendez-vous sous la rubrique " personnages ".
Récit édité aux éditions L'Aire, dans le livre "Fred" de Daniel Capt
Texte enrichi par A.Schreyer auteur du blog