vendredi 30 octobre 2009

Georgette Meylan

Georgette Meylan, est née en 1922. Elle a passé sa jeunesse au Campe, près du Brassus. Jeune fille téméraire, sportive, vivante, elle rencontre Victoria par l'intermédiaire de son frère Jean-François, qui passa la frontière en premier. Lors de son passage, il tomba nez à nez avec Marie-Aimée, qui gardait les moutons tout proche de la maison familiale de Sous-Le-Risoux. Ainsi, Georgette ne tarda pas à descendre le Gy de l'Echelle pour y rencontrer ses futures amies.

" Tout a commencé un peu par hasard. Peut-être aussi par curiosité et amour du risque ! J'avais 17 ans au début de la guerre. J'étais une petite jeune fille rondelette et pleine d'énergie. Nous habitions à 5 ou 6 kilomètres de la frontière, au Campe, et nous nous posions beaucoup de question sur ce qui se passait en France "

Durant la guerre, Georgette sera très active sur l'axe Vallée de Joux / Sous-le-Risoux. Elle passera de nombreuses personnes, mais aussi du courrier, de la lessive, des habits.

" Un jour ou Victoria était venue au Campe, Nous avons bourrée deux sacs à dos avec les vêtements ( habits pour 3 enfants sur France, oubliés à l'hôpital du Sentier ) en y ajoutant quelques paquets de tabacs, puis nous sommes parties. Cette fois-là, nous y avions prit le chemin aux Dames. Nous y avons rencontré un bûcheron, de fait, c'était un gendarme Suisse en civil. Il nous a fait vider nos baluchons et il a fallu descendre avec lui à la Vallée. Je pédalais en avant, tandis que Victoria voyageait sur la barre du vélo du gendarme. J'essayais de mettre la mains dans mon sac, car j'aurai bien aimé jeter deux ou trois paquets de tabacs dans les framboisiers ! De plus j'avais une fausse carte d'identité, quand j'allais en France. Je l'ai mangée*! "

Georgette a également connu la fameuse Générale Mélliès, habitant Champagnole. Elle en a toujours gardé un souvenirs mémorable, de cette femme hors du commun, ne mâchant pas ses mots, et volant au secours d'autrui .

Si tout c'est bien passé dans l'ensemble pour elle durant la guerre, un seul drame viendra entacher cette période pour Georgette. Certes, il y a eu les arrestations qui ont touché Georgette; celles de Bernard et Jules Bouveret ( art. précédent ); mais surtout celle d'André Bochy, son petit ami d'alors. Ce dernier n'est jamais revenu du camp de concentration, ou il était interné.

C'est Victoria qui annoncera la terrible nouvelle à Georgette, aux " Prés Derrière ". Cette dernière, apprenant la nouvelle, reprit son vélo...et partit en larmes....


" Au début, nous cachions nos activités à nos parents, car maman était malade et nous ne voulions pas lui faire de soucis. C'était une époque exaltante. Et ce goût du risque et de la provocation, c'était moi tout craché !!* "


* extraits tirés du livre :39-45, les femmes de la MOB. Ed. Zoé, 1989

jeudi 29 octobre 2009

Les arrestations du Réseau Corvette

Comme je l'expliquais autrefois dans ce site, Anne-Marie Im-Hof Piguet, et toute la petite troupe, s'étaient engagés dans la filière. Cette filière permis de sauver de nombreuses vies. Si tout c'est bien passé entre l'automne 1943, et l'été 1944; période très chargée en passages; les choses se sont compliquées par la suite. 3 arrestations allaient mettre en péril la filière. En effet, courant 1944, le Réseau de Victoria Cordier appelé " Corvette " allait subir de terribles ennuis.

Le premier, fût André Bochy, dit " Dédé la farine " ou " Bois Rosé ) a être arrêté. Petit ami de Georgette Meylan, il travaillait en France dans un moulin. Ses activités autres que celles du Réseau allaient le mettre en grand danger. En effet, selon certaines informations, il aurait été arrêté alors qu'il se trouvait à bord d'un camion, rempli de mitraillettes, larguées depuis un récent parachutage. Mais d'autres versions contestent son arrestations. Il est vrai qu'André avait parlé de ce convoi, mais ce n'est pas à bord de celui-ci qu'il a été arrêté, mais dans son moulin. C'est par une matinée habituelle, qu'André reçoit la visite de 2 allemands. Le groupe d'amis n'en saura pas plus. André fût déporté, et jamais il ne revînt.

Le second, Achille Griffon, fût à son tour déporté en Allemagne. Achille fût arrêté par 2 policiers français et remis aux Allemands. Torturé et déporté, il revînt dans le Doubs qu'en 1945, ne pesant plus que 30 kilos....

Le troisième, Bernard Bouveret ( et son père également ) fût arrêté. En fait, c'est son père Jules qui fût arrêté à sa place par la Gestapo. Bernard, ne pouvant accepter cet état de fait, ne quitta pas sa région, et continua à travailler en attendant la Gestapo qui ne mit pas beaucoup de temps à l'intercepter. Tout les 2 furent déportés à Dachau jusqu'à leur libération en avril 1945.

Dès lors, la filière fût elle aussi déstabilisée, on comprendra bientôt pourquoi....

à suivre !

PS : N'hésitez pas à envoyer vos commentaires, ou informations ici même. L'arrestation d'André Bochy en 1944 semble connaître différentes versions.

mardi 27 octobre 2009

Carte de la France à l'Armistice du 22 juin 1940


La série " Un village Français " diffusé sur France 3 remporte un vif succès. Je suis également la vie de ce village du Jura Français durant la Grande Guerre, et hier soir, une erreur m'a frappé. L'épisode de ce soir se déroule en 1941. Un sous-titre indique " France du Nord " et certains occupés parlent de "Ligne du Sud", hors, comme en témoigne cette carte, ces indications sont apparues que dès 1942, soit un an plutard. Cette petite erreur me permet donc de diffuser la carte de la France, qui était par ailleurs, " découpée " en 4 parties. Ainsi, pour rappel, la France dite occupée/libre, l'est restée de juin 1940 à juin 1942. Plutard, elle connaîtra un fort regain d'activité militaire. Les passages dans le Risoux augmenteront en conséquence !

mardi 22 septembre 2009

André, arrêté et déporté

Si les missions effectuées par le petit groupe d'amis que forment Fred, Georgette, Anne-Marie, Victoria, Madeleine, Minet, Marisoud Bernard et les autres, sont parfois périlleuses, voire dangereuses, il ne faut pas oublier que l'un d'entre-eux y a laissé sa peau, c'était entre 1943 et 1944.

En effet, André Bochy, petit ami de Georgette venait d'entrer dans la Résistance, lorsqu'il fût arrêté par les Allemands, dans son moulin, de l'autre côté du Risoux, en France. Très peu d'informations sont parvenues quant à son arrestation, si ce n'est qu'il avait fait passer des armes provenant d'un parachutage, quelques jours seulement avant le jour fatal. Victoria Cordier se souvient encore :

" J'avais envie de tout abandonner...de rentrer à Champagnole, au Moulin. Je voulais que sa soeur et sa mère me racontent...qu'on tente vite quelque chose. Je fis quand même mon voyage à Paris. Nos tâches n'étaient pas encore finies. Je n'avais pas le droit d'abandonner ceux qui comptaient sur nous. Rentrée à Champagnole, je trouvai mes soeurs dans la consternation......"

Plutard, Victoria se rendra en Suisse, à son arrivée Georgette n'est pas là, il fait sombre dans la cuisine :

" A midi Georgette arriva. Il faisait heureusement sombre dans la cuisine, elle vit mal nos visages. Tu as une lettre me demanda-t-elle aussitôt ? Non; répondis-je; avant de partir il m'a été impossible de passer au moulin !
- Et lui, il ne t'a rien apporté ? Elle fût très déçue, mais ne laissa rien paraître..."

Les jours de guerre passèrent, sans nouvelles de l'ami André. Dans le Risoux, on espérait encore .....

mardi 8 septembre 2009

On parle de "Fred" même à Paris !

On peut affirmer que les services de renseignements helvétiques furent, durant toute la guerre, au dessus de tout soupçon de non-démocratie. Certains éléments de la police et de l’armée, sans compter de nombreux politiques, furent parfois pro-nazi, souvent nationalistes et xénophobes. Mais le SR resta farouchement attaché à l’indépendance de la Suisse quitte à favoriser ou tolérer la présence de services d’espionnage, quitte à accepter que le pays constitue une plaque tournante pour les services secrets étrangers.

Sur le plan externe les relations se développèrent avec de nombreux pays et de nombreux mouvements de résistance. En faisant fermer les yeux de la police, de l’armée ou de la douane quand c’était possible : « passages des frontières helvétiques par les agents étrangers facilités, autorisations de séjourner clandestinement sur sol suisse, même sous de fausses identités, souvent fournies par le SR suisse, etc. En contrepartie, les réseaux étrangers communiquent les résultats de leurs investigations en territoires occupés aux services du colonel-brigadier Roger Masson, chef du SR et sous-chef de l’État-major Général. ».

Concernant l’Allemagne nazie, à la fin de la guerre, le rapport du Chef d’Etat-Major de l’Armée précisait que celle-ci avait implanté 1000 agents dans le pays. 865 furent condamnés pour espionnage, 33 condamnés à mort et 17 passés par les armes. Les agents travaillants pour les Alliés, URSS comprise, furent nettement mieux traités.
Sur le plan interne, Roger Masson organisa ses services de renseignements, s’appuyant sur tous ceux qui, en Suisse, pouvaient apporter des informations : cheminots circulant sur le réseau ferré allemand, particuliers habitant les zones frontières faisant office de relais avec les réseaux de résistance. Quitte à se déplacer lui-même pour convaincre ses concitoyens.

je citerai en guise de conclusion l’exemple de Fred Reymond:

« En 1940, l’horloger Fred Reymond, alors âgé de 33 ans, est enrôlé dans le Service de renseignement de l’armée. Car sa connaissance parfaite du Risoud, son excellente condition physique, sa discrétion, sa modestie en font l’homme idéal pour monter un réseau de renseignements. Empruntant «son» passage secret dans le Risoud, près de la Roche-Champion, il allait recueillir des renseignements sur les activités et les mouvements des troupes allemandes. Mais ses agents lui amenaient aussi des personnes traquées qu’il conduisait à son domicile de la rue de l’Hôpital au Sentier où son épouse les prenait en charge. Fred ne s’est jamais soucié ni de l’origine ni de la religion des personnes qu’il a aidées.Accusé après la guerre. Pour récompenser ses agents, Fred leur apportait parfois du tabac ou du café. Cela lui a valu d’être considéré comme un simple contrebandier par les douaniers suisses. Il dut payer de fortes amendes et fut même emprisonné au Sentier. Après la guerre, il fut accusé d’atteinte à la neutralité suisse pour avoir fabriqué de faux papiers. Traduit en justice, il fut acquitté.Il aura fallu la récente publication d’un livre et des témoignages de résistants pour que l’héroïsme de Fred Reymond soit enfin révélé. Cela lui a valu de recevoir, le 27 avril 1998, la médaille des Justes décernée par l’Etat d’Israël. Dans la foulée, la commune du Chenit lui avait accordé, ainsi qu’à son épouse, la bourgeoisie d’honneur.G. H. »


Source :
http://accesnomade.blog.lemonde.fr/category/moeurs/

Le Plan Walhen


Avant la seconde guerre mondiale, la Suisse importait beaucoup de denrées alimentaires, mais dès 1939, les risques d'embargo, la situation géographique helvétique, et la guerre menaçant, allaient certainement compliquer ces importations. C'est pourquoi, en 1940, Friedrich Traugott Wahlen, un agronome et physicien suisse, mit au point, à partir de 1935 déjà, un plan permettant à la Suisse d'être indépendante durant quelques années sur le point alimentaire. Ce plan visait à mettre sur pied, une agriculture intensive, partout ou cela pouvait être possible : du terrain de foot, au jardins urbains, des pelouses aux marécages asséchés pour y faire pousser du blé. Entre 1940 et 1944, les quantités de pommes de terre doublent, et des valeurs de 190'000 wagons pleins, sont atteintes en 44. Les entreprises de plus de 20 ouvriers doivent elles aussi s'occuper de 2 ares. Toute la population est au travail.

Le plan prévoit 3 buts. Le premier consiste à planter des champs agricoles proche des villes et villages, le second prévoit de limiter l'élevage, et le dernier dicte des valeurs précises de rationnement ( voir photo ). Si le plan semble ambitieux, pour beaucoup, ce-dernier le sera beaucoup trop. En effet, le plan Walhen permet effectivement à La Suisse de ne pas manquer de nourriture, et lui permettra même d'être le seul pays Européen à ne manquer ni de fruits, ni de légumes ! Mais, il empêche les paysans de travailler, fait diminuer les ressources des éleveurs. L'armée quant à elle estime que la Suisse dispose d'assez de réserves pour continuer le plan. Malgré les nombreuses critiques, le plan Walhen sera en vigueur jusqu'en 1948, avec ses fidèles coupons !

mardi 1 septembre 2009

Le Jour ou le monde a basculé, le 1er septembre 1939



1er septembre : Opération " Weiss ". Les chars allemands arrivent en Pologne. Ils sont protégés par les Stukas.

3 septembre : Chamberlain et Daladier annoncent l'entrée en guerre de la France et de la Grande-Bretagne.

14 septembre : Les troupes de Guderian arrivent à Brest Litovsk.

17 septembre : l'Armée rouge envahit l'Est, comme convenu lors du pacte germano-soviétique.

28 septembre : chute de Varsovie.

Ce mois de septembre 1939 occasionne 66'000 morts Polonais du côté militaires, et
150'000 civils. Quant aux Allemands, ils perdent 16'340 hommes et les Soviétiques 1475.

Cliquer pour agrandir

lundi 22 juin 2009

Reportage de France 3 sur la randonnée

France 3 diffuse un reportage sur "la randonnée des passeurs 2009". Créé en 2008, par l'association de " la fleur de Lys ", cette 2ème marche dans le Risoux a rencontré un vif succès, très mérité. On y rentrouve Bernard Bouveret, résistant Suisse, qui a partagé cette sombre période avec ses amis Victoria Fred, Georgette et les autres.

Retrouvez donc ce reportage ici :

"Une association propose aux randonneurs de marcher sur les traces des passeurs de la seconde guerre mondiale
Pendant l'occupation allemande, de nombreux villages frontaliers ont été des points de passage vers la Suisse pour des fugitifs, juifs, prisonniers évadés ou résistants. Des réseaux de passeurs s'étaient constitués, en lien avec la Résistance.

Rencontre à Chapelle-des-Bois, dans le Doubs, avec Bernard Bouveret. Jusqu'à son arrestation, puis sa déportation, en 1943, il a sauvé des centaines de vies."

http://bourgogne-franche-comte.france3.fr/info/franche-comte/Chapelle-des-Bois-:-sur-les-traces-les-passeurs--55537324.html

mardi 16 juin 2009

Oradour, pour ne pas oublier



Le 10 juin 1944, un vrai massacre a eu lieu, dans le tristement célèbre village d'Oradour-sur-Glâne. Alors que le débarquement a eu lieu 4 jours auparavant, les Allemands remontent afin de regagner leur pays. partout en France, ils se retrouvent confrontés à la Résistance. Les SS, humiliés, se décident à se venger. Comme sur les front Russes, ils choisissent un village calme, qui n'est relié à aucun acte de Résistance, et frappent un grand coup, sans doute pour impressionner et calmer les ardeurs de la Résistance.

Les SS encerclent le village, et sous un prétexte de contrôle, rassemblent les villageois dans le centre du village, sur la place de la foire. Les hommes sont séparés des femmes et des enfants, qui sont emmenés dans l'église.

Vers 16h, les hommes sont tués, et les quelques survivants recevront le coup de grâce. Les SS entassent alors du bois, et mettent le feu aux cadavres. 6 hommes s'échapperont de la tuerie. Une heure après, les 400 femmes et enfants doivent être asphyxiés par les SS, mais le procédé ratant, ils finiront par mitrailler les pauvres innocents...Une seule femme, Madame Rouffanche, sera tirée d'affaire, en se cachant dans des petits pois, après avoir franchi les vitraux effondrés par les tirs de mitraillettes. Après le pillage du village, les derniers survivants sont brûlés vifs. On dénombrera 642 victimes. Alors pour ne pas oublier, et malgré le fait que j'ai déjà auparavant traité de ce sujet, il me semblait important de le rappeler.

Je projette un voyage à Oradour pour juillet. Je vous proposerai un reportage sur cette tragédie.

dimanche 14 juin 2009

2 ème randonnée des " Passeurs "



La première édition avait été un succès.
L’association « Le Mur aux Fleurs de Lys » a donc décidé de « remettre cela »
La « rando des Passeurs » 2009 se déroulera le 21 juin au départ de Chapelle-des-Bois sur les traces des « passeurs » de la dernière guerre qui conduisaient en Suisse les réfractaires, réprouvés, juifs promis à une mort certaine...

Cette rando reste cependant un moment de grande convivialité, avec la rando elle-même, des projections de films sur l'aventure du « passage » et de la « contrebande », une exposition sur les passeurs et sur le mur frontière, et les bornes du Risoux, une autre sur les contrebandiers, la possibilité de se restaurer et surtout de rencontrer l'un des derniers de ces passeurs… Un programme chargé !

Trois circuits sont prévus : 25 km (couleur rouge), 16 km (bleu) et 8 km (vert). Chacun d'eux passe par au moins l'un des haut-lieux du « passage » (Gît de l’Echelle et Rendez-vous des Sages).
Tout le monde part de Nondance sur le circuit rouge et bifurque lorsqu'il rencontre sa couleur.

Inscriptions à partir de 7h30 à la Ferme de Nondance à Chapelle-des-Bois.
Départ de 8h à 10h pour le grand parcours.
Inscription 5 € comprenant le livret-passeport de la rando

Attention, la randonnée se déroulant entre France et Suisse autour du mur frontière, chaque randonneur doit être en possession de sa carte d'identité et les mineurs doivent être accompagnés de leurs parents

Vous souhaitez plus de renseignements ?
Vous pouvez téléphoner au 03 81 69 28 18 ou au 03 81 69 25 75
Mieux : envoyez un mail à francois.camper@free.fr

Découvrez le site de Chapelle des Bois sur : chapelledesbois.com

Pour cette nouvelle édition, je ne pourrai malheureusement être présent. Mais ayant eu la chance d'y participer l'année dernière, je ne peux que vous convier vivement à vous y rendre, tant l'organisation et la journée furent tout à fait passionnantes !

L'appel du 18 juin 1940





C'est à 18h heure locale, en ce 18 juin 1940, que le Général de Gaulle lance son appel du 18 juin, en direct sur les ondes de la BBC à Londres. Cet appel, peu entendu à la radio, deviendra connu dès le lendemain, grâce à la presse qui en fera écho. Cet appel survient au moment ou la France vit ses pires heures, car les Allemands progressent vite, et les armées franco-anglaises s'enlisent, et reculent vers la Grande-Bretagne.

Revenons en arrière. De retour d'une visite à Londres auprès du Premier ministre Winston Churchill, il a appris le 16 juin que le maréchal Philippe Pétain (84 ans), partisan de l'armistice, était le nouveau chef du gouvernement.

Le 17 juin, il a repris l'avion pour Londres cependant que Pétain annonçait à la radio sa décision de cesser le combat.

Sitôt l'annonce faîte, des millions de civils prennent la route, et essaie de fuir, ce qui ressemble dès lors selon De Gaulle, à une guerre mondiale...

Du côté de Vallorbe, l'appel effectué le 18 juin, obligera les autorités Suisses, de renforcer sensiblement les zones de pénétrations. Les douanes, routes, chemins de fer sont surveillés, les contrôles se multiplient. En gare de Vallorbe, des centaines de passagers arrivent depuis Pontarlier. Ils fuient la France par milliers. Dans un même temps, les allemands dynamitent le tunnel du Mont D'Or, et des centaines de rapatriés gagnent la ville de Vallorbe, ou la Croix-Rouge acceuillent les plus démunis.

A Vallorbe, les entraînements militaires se renforcent, à l'image de cette compagnie s'entraînant au Pré Sous-Ville de Vallorbe, devant le clocher de l'église.

En France, dès cette date, la Résistance entrera dans l'histoire, et dans le dictionnaire ! Certes, les débuts seront difficiles car l'appel sera entendu trop tardivement, et la plupart du peuple français préférera être guidé par le Maréchal, du moins, au début seulement....

mardi 9 juin 2009

Le Risoux, écrit par Madeleine Cordier

Voici un texte écrit par Madeleine Cordier, je le publie car il me touche beaucoup :

" Village de ma naissance, Tout petit village perdu dans la montagne..longtemps ignoré du monde, de ses bruits....(...) Notre village, notre maison qui avez aidé à condtruire notre bonheur ! Maison qui a abrité notre maman, qui peinait du matin au soir. Nous lui devions le pain..les vêtements suffisants pour que le froid de l'hiver ne nous pique pas trop fort ...devant nous, le nécessaire, pas davantage. Mais la grand liberté des champs et des bois, et surtout le Risoux. Et par dessus tout, la bonne entente, l'affection qui nous unissaient, nous serrant les uns les autres durant les longs hivers, quand le vent du Nord soufflait en tempête. (..)

Les premières fleurs, les primevères et les crocus que nous apportions à la maison avec cet air triomphant de l'explorateur qui a découvert un nouveau coin de monde. N'avions-nous pas découvert le printemps ? "

" Nous rentrions de ces randonnées ..nous, ivres de liberté et d'air pur...gavées des fleurs de la montagne. L'église du village, ses cloches qui nous faisaient signe pour la messe du dimanche, la Saint-Jean avec ses flammes vivantes, ses voix chantantes qui montaient dans la nuit de juin...les flâneurs de l'été et nos jeux de fous dans les foins...l'automne, inflexible qui détachait les feuilles...nous enveloppait de mélancolie parce que demain les prés verts se feraient froids et blancs. Venaient alors la calme poésie des longues veillées sous la lampe, en compagniedu feu qui pétille...la capitale de l'hiver : Noël....la messe de minuit par les chemins de neige...la crèche fascinant nos yeux d'enfants....

" Ce que je n'oublierai jamais, Victoria Cordier "

dimanche 26 avril 2009

27 avril 1998

Demain, le 27 avril 2009, marquera le 11ème anniversaire de la remise de la médaille du "Juste" à Frédérique Reymond. Médaille remise en mains propres à Berne, le 27 avril 1998.

Anne-Marie Im-Hof Piguet


Anne-Marie, auteur du livre " la Filière ", est née en 1916 au Sentier, Vallée de Joux. Le 12 avril, cette fille combière verra le jour, 4 ans après le naufrage du Titanic. Elle suit des études à la Vallée, puis réussit sa licence en lettres à Lausanne. 1940, elle part à Vienne pour un semestre. La guerre éclatant, elle s'engage dans la Croix-Rouge Suisse aide aux enfants. Elle découvre l'horreur de la guerre, et décide d'aider les enfants Juifs, enfermés dans le sud de la France, attendant leur déportation vers l'Allemagne. Ses nombreux allers-retours entre la France et la Vallée, l'incite donc a créer une filière, remontant du sud, et passant par la " Zone réservée, puis interdite. Cette zone, se situe le long des frontières suisses. Juste au-dessus, la Ligne Maginot, séparant la France occupée de la France libre. Elle élabore des plans, achètes des billets de trains, et fournit de fausses cartes d'identités aux petits déportés. Lorsqu' Anne-Marie découvre en 42 le lieu ou se trouve les enfants, elle déclare :

" J'arrive à Montluel en juin 42, persuadée que je vais secourir de pauvres petits Français. Mais c'est l'étonnement, mêlé d'une pointe de déception, lorsque je vois ces enfants Espagnoles, ou Juifs, pauvres innocents, jetés à la poubelle de l'histoire, par la malice du temps "

Avant le passage officiel, elle teste ainsi le passage du Risoux lors de ses vacances, et rencontre Victoria Cordier et sa soeur Madeleine. Victoria ( voir Victoria Cordier dans les rubriques du blog ) est dans la Résistance, et sa soeur se procurait de fausses cartes d'identités. C'est ainsi que la filière vît le jour.

Le dernier passage s'effectua en mai 44, soit il y aura 65 ans le mois prochain ! Ce dernier passage s'avérera le plus difficile. En effet, c'est dans la forêt du Risoux, qu'une petite équipe de déportés tombera sur le gendarme Adrien Goy. La présence ce jour-ci de Madeleine leur sera déterminante. D'un ton ferme, elle refuse d'être emmenée en Suisse, et de laisser le groupe refoulé en France. Le gendarme, change ainsi d'avis, et décide de les accepter. Ce dernier passage fût le seul a être quelque problématique.

Date des événements : 17 18 et 19 mai 1944
Photo : épluchure des patates, moments de détente, au Chateau de la Hille

vendredi 10 avril 2009

Prochainement : L'attaque de Combes les Cives, 1944

Maurice Bavaud, et l'assassinat de Hitler


Qui n'a jamais entendu parler de l'opération Walkirie ? Qui n'a jamais entendu parler de cette opération qui avait pour but d'assassiner Hitler, et qui échoua de justesse ??
Avez-vous déjà entendu parler de Maurice Bavaud ? Ce jeune Suisse, né en 1916 dans le canton de Neuchâtel, a lui aussi tenté d'assassiner Hitler, seul, entre octobre et novembre 1938, lors de la montée en puissance du Nazisme. Il fût tué décapité, le 14 mai 1941, à Berlin. Ce jeune Suisse, persuadé de la dangerosité de Hilter, avait quitté son pays, près à en découdre avec le nouveau chancelier allemand.

Son arrestation aurait pu être évitée, si ce jeune homme avait prit le soin d'acheter un billet de train, lors de son retour de France, après l'échec de l'assassinat de Hitler. Contrôlé sans billet, il fût alors contrôlé de manière plus "précise". La Gestapo trouva sur lui, des documents forts compromettants, mettant ainsi sa vie en danger. Il ne revint jamais en Suisse.

Lors de son procès; ou l'Allemagne voulu l'échanger contre un détenu allemand, et ou Berne ne répondit jamais; Maurice Bavaud déclara que Hitler était un danger pour le monde.

Après 57 années écoulées, Le Président de la Confédération Pascal Couchepin réhabilita le jeune Suisse.

mercredi 25 mars 2009

Mein Kampf, Mon combat

Je me posais la question depuis quelque temps. Devais-je ou non acheter le nouveau livre explorant l'histoire du livre de Hilter : mein Kampf ? Un étrange sentiment de honte, et de peur m'a traversé l'esprit en le présentant à la caisse de Manor. Et pourtant, il s'agit là d'une étude sur ce livre "Mein Kampf, véritable Bible Nazie ". Une histoire aussi, celle de la naissance du programme du IIIème Reich. Comment, le monde n'a-t-il pas envisagé la terrible guerre prévue par Hitler, quand on sait que tout était déjà écrit ??? Ce livre, sorti le 24 mars 2009, est très intéressant.

" Mein Kampf, Histoire d'un livre " éditions Flammarion enquête, Antoine Vitkine.

Voici quelques phrases, tirées de ce livre. Mein Kampf, qui; après 80 ans; gène et embarasse encore beaucoup notre société.

" ... Plaidoyer d'une violence intense, aux accents apocalyptiques, écrit dans une modeste cellule par un agitateur mégalomane à la tête d'une poignée de Desperados, Mein Kampf deviendra l'un des livres politiques les plus vendus de tous les temps. Avant même l'accession de son auteur en 1933, il est acheté par des milliers de personnes. Sous le IIIème Reich, Mein Kampf marque l'Allemagne Nazie de son empreinte. Sa diffusion atteint le chiffre colossale de 12 millions d'exemplaires vendus. Qualifié de " Bible nazie " , offert à tout les couples qui se marient, enseigné aux enfants, adapté sous forme de résumé, ou encore en bandes dessinées, promu aux moyens de publicités innovantes, il est même imprimé en braille."

"... Selon le magazine américain Cabinet, il s'en vendrait 20'000 tout les ans en version anglaise. En France, un éditeur le publie de manière tout à fait légale. Dans plusieurs pays, il figure parmi les listes des meilleures ventes : en Turquie, il s'en est écoulé 80'000 en une seule année, en Inde, il fait l'objet d'un engouement sans précédent. En Russie, Indonésie ou Egypte, son succès ne faiblit pas ...."

Et tout cela date de notre 21ème siècle ! Il s'agit là de folie pure et simple ! Mais qu'es-ce qui pousse les lecteurs à le lire ? Pourquoi cet ouvrage est-il si mystérieux ?
Mais le plus grave, est que ce livre, parut en 1929, expliquant les folies de Hitler, n'a jamais empêché les camps de concentration. En France, le gouvernement d'alors n'a, ou n'imaginait pas un tel événement. 10 ans avant la seconde guerre mondiale, toutes ces horreurs figuraient déjà noir sur blanc, et se vendaient à des millions d'exemplaires, sans que personne ne bronche !

Enfin, sachez que le livre " Mein Kampf " est interdit de vente en Suisse, depuis le début de la seconde guerre. L'Allemagne le redécouvre, bien malgré elle, et des maisons d'éditions reprennent ainsi ce livre, qui devrait pourtant avoir disparu de la surface de notre monde !

Le Sac D'Eva

Un film sur la Seconde Guerre mondiale a été projeté à Vallorbe
» Un film sur la Seconde Guerre mondiale a été projeté à Vallorbe. Il raconte l'exil tragique d'une famille hollandaise. Le mari arrêté à Pontarlier est mort dans les chambres à gaz, alors que sa femme et son enfant de 2 ans ont réussi à rejoindre la Cité du fer grâce au courage d'un réseau de résistance. Le bambin, aujourd'hui âgé de 65 ans, était présent pour cette première de la version française. Il a fait part de sa gratitude pour toutes les personnes qui ont permis de le sauver. «Un jour, j'ai rencontré un juif qui avait été chargé du nettoyage des chambres à gaz. Il était tellement marqué par l'horreur qu'il avait vécue qu'il était incapable de parler de son histoire. A ce moment-là, je me suis dit que je devais raconter la mienne pour ceux qui n'y arrivent pas.» Depuis cet instant, Donald Speelman, un Hollandais qui avait gagné la Suisse avec sa mère en 1942, a écrit un livre qui retrace la fuite de ses parents vers la frontière franco-helvétique. A cet endroit, son père s'est fait arrêter et il mourra quelques semaines plus tard dans une chambre à gaz. Sa mère et lui, enfant alors âgé de 2 ans, parviendront à rejoindre Vallorbe.
Succès littéraire et cinématographique Donald Speelman a aujourd'hui 65 ans. Il témoigne dans l'optique de rendre hommage à ses parents qui l'ont emmené dans leur fuite vers la Suisse. Le livre Le sac d'Eva a été vendu à 40 000 exemplaires dans son pays. Un jeune réalisateur a également tourné un film documentaire à partir de l'ouvrage et il a été diffusé sur une chaîne hollandaise il y a quelques semaines. Quelque 1,5 million de téléspectateurs l'ont regardé.
La première projection de la version française du documentaire s'est déroulée jeudi soir à Vallorbe en présence de Donald Speelman. «Etre ici, c'est montrer ma gratitude pour toutes les personnes qui m'ont aidé un jour ou l'autre dans cette région», a reconnu le rescapé.
La réalisation raconte le départ des parents depuis La Haye. Issus de bonnes familles juives, Eva et Alexandre, avec leur enfant Donald, quittent leur pays pour Pontarlier, par le train. Dans la ville française, le mari se fait arrêter dans un café. Sa femme et le petit, qui étaient à l'hôtel, apprennent la nouvelle durant la nuit quand deux militaires allemands viennent les chercher. Mais, pris d'un sentiment de pitié, ils demandent à Eva de se présenter le lendemain matin au poste de police. «Elle a dû choisir entre son mari et son fils, estime Donald Speelman. Je ne serais plus là si elle n'avait pas fui rapidement.»
Dans le café où son mari avait été appréhendé, elle est mise en relation avec Jules Galmiche, un passeur très actif dans la région qui les aidera au péril de sa vie. «Il a été l'ange gardien de ma maman», souligne Donald Speelman.
De nuit, le petit groupe rejoindra la frontière suisse près de la douane de la Petite Echelle. Eva continue ensuite toute seule pour rejoindre Vallorbe. Avec son fils, elle a passé par la suite trois années à la Maison du Mont-Pélerin.
Le sac d'Eva a le mérite de montrer avec une grande sensibilité le courage des résistants, de part et d'autre de la frontière. Au péril de leur vie, les passeurs ont permis à de nombreux juifs d'échapper aux camps de concentration.
«Les habitants de cette région ont beaucoup donné pour aider les juifs, remarque Donald Speelman. Beaucoup plus que ce qu'on peut penser.» Et le rescapé hollandais en est le témoin privilégié.

A suivre prochainement : Arrestation à Sous-le-Risoux, 1943 / Mission de vengance dans le Centre de la France, été 44 et impressions Combières

dimanche 1 mars 2009

Les plans retrouvés d'Auschwitz




source : lemonde.fr


Des plans de construction originaux du camp d’extermination nazi d’Auschwitz ont été retrouvés en vidant un appartement à Berlin, rapporte samedi le quotidien Bild, qui reproduit en pleine page des fac-similés de plusieurs de ces documents. Il s’agit au total de 28 plans à l’échelle 1/100e, datés entre 1941 et 1943 et estampillés "Direction de la construction des Waffen-SS et de la police", écrit le journal. Certains sont signés d’anciens hauts responsables SS, l’un comporte les initiales de leur grand chef Heinrich Himmler, précise Bild.

Bild ne donne aucune précision sur le lieu, l’auteur et la date des ces
Le directeur des archives fédérales allemandes à Berlin, Hans-Dieter Kreikamp, interrogé par le journal, a estimé "extraordinaire" l’importance de ces documents : "C’est la preuve authentique du génocide systématiquement planifié des juifs d’Europe".

Certains documents reproduits évoquent la construction d’un "camp de prisonniers de guerre" à AuschwitzMais l’un représente clairement une chambre à gaz, intitulée comme telle ("Gaskammer"), de 11,66 m sur 11,20 m. Ce plan a été dessiné par le "détenu N. 127", le 8 novembre 1941, précise Bild. A cette date, des expérimentations du gaz Zyklon B étaient déjà en cours.

En janvier 1942, la conférence de Wannsee avait organisé la "solution finale de la question juive", c’est à dire l’extermination les juifs.

Un autre fac-similé montre le plan du célèbre long bâtiment d’entrée du camp d’Auschwitz-Birkenau, où avaient lieu les exterminations dans des chambres à gaz et auquel la voie ferrée conduisait directement pour déverser ses chargements de victimes.

Un plan montre également le premier crématorium. Cinq carrés y désignent les futurs fours crématoires. Le document annoté évoque la "L.Keller" pour "Leichenkeller", soit la "cave à cadavres", dont la longueur initiale prévue était de "8 mètres" mais pouvait être étendue "selon les besoins".
Plus d’un million de déportés, essentiellement des Juifs, ont péri au "camp de la mort" d’Auschwitz, situé en Pologne, près de Cracovie.

Plus de 6 millions de juifs sont morts sous le nazisme, selon les estimations les plus restrictives.

La libération d’Auschwitz le 27 janvier 1945 par les troupes soviétiques a permis de révéler au monde l’ampleur monstrueuse des crimes nazis.