mardi 22 septembre 2009

André, arrêté et déporté

Si les missions effectuées par le petit groupe d'amis que forment Fred, Georgette, Anne-Marie, Victoria, Madeleine, Minet, Marisoud Bernard et les autres, sont parfois périlleuses, voire dangereuses, il ne faut pas oublier que l'un d'entre-eux y a laissé sa peau, c'était entre 1943 et 1944.

En effet, André Bochy, petit ami de Georgette venait d'entrer dans la Résistance, lorsqu'il fût arrêté par les Allemands, dans son moulin, de l'autre côté du Risoux, en France. Très peu d'informations sont parvenues quant à son arrestation, si ce n'est qu'il avait fait passer des armes provenant d'un parachutage, quelques jours seulement avant le jour fatal. Victoria Cordier se souvient encore :

" J'avais envie de tout abandonner...de rentrer à Champagnole, au Moulin. Je voulais que sa soeur et sa mère me racontent...qu'on tente vite quelque chose. Je fis quand même mon voyage à Paris. Nos tâches n'étaient pas encore finies. Je n'avais pas le droit d'abandonner ceux qui comptaient sur nous. Rentrée à Champagnole, je trouvai mes soeurs dans la consternation......"

Plutard, Victoria se rendra en Suisse, à son arrivée Georgette n'est pas là, il fait sombre dans la cuisine :

" A midi Georgette arriva. Il faisait heureusement sombre dans la cuisine, elle vit mal nos visages. Tu as une lettre me demanda-t-elle aussitôt ? Non; répondis-je; avant de partir il m'a été impossible de passer au moulin !
- Et lui, il ne t'a rien apporté ? Elle fût très déçue, mais ne laissa rien paraître..."

Les jours de guerre passèrent, sans nouvelles de l'ami André. Dans le Risoux, on espérait encore .....

mardi 8 septembre 2009

On parle de "Fred" même à Paris !

On peut affirmer que les services de renseignements helvétiques furent, durant toute la guerre, au dessus de tout soupçon de non-démocratie. Certains éléments de la police et de l’armée, sans compter de nombreux politiques, furent parfois pro-nazi, souvent nationalistes et xénophobes. Mais le SR resta farouchement attaché à l’indépendance de la Suisse quitte à favoriser ou tolérer la présence de services d’espionnage, quitte à accepter que le pays constitue une plaque tournante pour les services secrets étrangers.

Sur le plan externe les relations se développèrent avec de nombreux pays et de nombreux mouvements de résistance. En faisant fermer les yeux de la police, de l’armée ou de la douane quand c’était possible : « passages des frontières helvétiques par les agents étrangers facilités, autorisations de séjourner clandestinement sur sol suisse, même sous de fausses identités, souvent fournies par le SR suisse, etc. En contrepartie, les réseaux étrangers communiquent les résultats de leurs investigations en territoires occupés aux services du colonel-brigadier Roger Masson, chef du SR et sous-chef de l’État-major Général. ».

Concernant l’Allemagne nazie, à la fin de la guerre, le rapport du Chef d’Etat-Major de l’Armée précisait que celle-ci avait implanté 1000 agents dans le pays. 865 furent condamnés pour espionnage, 33 condamnés à mort et 17 passés par les armes. Les agents travaillants pour les Alliés, URSS comprise, furent nettement mieux traités.
Sur le plan interne, Roger Masson organisa ses services de renseignements, s’appuyant sur tous ceux qui, en Suisse, pouvaient apporter des informations : cheminots circulant sur le réseau ferré allemand, particuliers habitant les zones frontières faisant office de relais avec les réseaux de résistance. Quitte à se déplacer lui-même pour convaincre ses concitoyens.

je citerai en guise de conclusion l’exemple de Fred Reymond:

« En 1940, l’horloger Fred Reymond, alors âgé de 33 ans, est enrôlé dans le Service de renseignement de l’armée. Car sa connaissance parfaite du Risoud, son excellente condition physique, sa discrétion, sa modestie en font l’homme idéal pour monter un réseau de renseignements. Empruntant «son» passage secret dans le Risoud, près de la Roche-Champion, il allait recueillir des renseignements sur les activités et les mouvements des troupes allemandes. Mais ses agents lui amenaient aussi des personnes traquées qu’il conduisait à son domicile de la rue de l’Hôpital au Sentier où son épouse les prenait en charge. Fred ne s’est jamais soucié ni de l’origine ni de la religion des personnes qu’il a aidées.Accusé après la guerre. Pour récompenser ses agents, Fred leur apportait parfois du tabac ou du café. Cela lui a valu d’être considéré comme un simple contrebandier par les douaniers suisses. Il dut payer de fortes amendes et fut même emprisonné au Sentier. Après la guerre, il fut accusé d’atteinte à la neutralité suisse pour avoir fabriqué de faux papiers. Traduit en justice, il fut acquitté.Il aura fallu la récente publication d’un livre et des témoignages de résistants pour que l’héroïsme de Fred Reymond soit enfin révélé. Cela lui a valu de recevoir, le 27 avril 1998, la médaille des Justes décernée par l’Etat d’Israël. Dans la foulée, la commune du Chenit lui avait accordé, ainsi qu’à son épouse, la bourgeoisie d’honneur.G. H. »


Source :
http://accesnomade.blog.lemonde.fr/category/moeurs/

Le Plan Walhen


Avant la seconde guerre mondiale, la Suisse importait beaucoup de denrées alimentaires, mais dès 1939, les risques d'embargo, la situation géographique helvétique, et la guerre menaçant, allaient certainement compliquer ces importations. C'est pourquoi, en 1940, Friedrich Traugott Wahlen, un agronome et physicien suisse, mit au point, à partir de 1935 déjà, un plan permettant à la Suisse d'être indépendante durant quelques années sur le point alimentaire. Ce plan visait à mettre sur pied, une agriculture intensive, partout ou cela pouvait être possible : du terrain de foot, au jardins urbains, des pelouses aux marécages asséchés pour y faire pousser du blé. Entre 1940 et 1944, les quantités de pommes de terre doublent, et des valeurs de 190'000 wagons pleins, sont atteintes en 44. Les entreprises de plus de 20 ouvriers doivent elles aussi s'occuper de 2 ares. Toute la population est au travail.

Le plan prévoit 3 buts. Le premier consiste à planter des champs agricoles proche des villes et villages, le second prévoit de limiter l'élevage, et le dernier dicte des valeurs précises de rationnement ( voir photo ). Si le plan semble ambitieux, pour beaucoup, ce-dernier le sera beaucoup trop. En effet, le plan Walhen permet effectivement à La Suisse de ne pas manquer de nourriture, et lui permettra même d'être le seul pays Européen à ne manquer ni de fruits, ni de légumes ! Mais, il empêche les paysans de travailler, fait diminuer les ressources des éleveurs. L'armée quant à elle estime que la Suisse dispose d'assez de réserves pour continuer le plan. Malgré les nombreuses critiques, le plan Walhen sera en vigueur jusqu'en 1948, avec ses fidèles coupons !

mardi 1 septembre 2009

Le Jour ou le monde a basculé, le 1er septembre 1939



1er septembre : Opération " Weiss ". Les chars allemands arrivent en Pologne. Ils sont protégés par les Stukas.

3 septembre : Chamberlain et Daladier annoncent l'entrée en guerre de la France et de la Grande-Bretagne.

14 septembre : Les troupes de Guderian arrivent à Brest Litovsk.

17 septembre : l'Armée rouge envahit l'Est, comme convenu lors du pacte germano-soviétique.

28 septembre : chute de Varsovie.

Ce mois de septembre 1939 occasionne 66'000 morts Polonais du côté militaires, et
150'000 civils. Quant aux Allemands, ils perdent 16'340 hommes et les Soviétiques 1475.

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