vendredi 30 octobre 2009

Georgette Meylan

Georgette Meylan, est née en 1922. Elle a passé sa jeunesse au Campe, près du Brassus. Jeune fille téméraire, sportive, vivante, elle rencontre Victoria par l'intermédiaire de son frère Jean-François, qui passa la frontière en premier. Lors de son passage, il tomba nez à nez avec Marie-Aimée, qui gardait les moutons tout proche de la maison familiale de Sous-Le-Risoux. Ainsi, Georgette ne tarda pas à descendre le Gy de l'Echelle pour y rencontrer ses futures amies.

" Tout a commencé un peu par hasard. Peut-être aussi par curiosité et amour du risque ! J'avais 17 ans au début de la guerre. J'étais une petite jeune fille rondelette et pleine d'énergie. Nous habitions à 5 ou 6 kilomètres de la frontière, au Campe, et nous nous posions beaucoup de question sur ce qui se passait en France "

Durant la guerre, Georgette sera très active sur l'axe Vallée de Joux / Sous-le-Risoux. Elle passera de nombreuses personnes, mais aussi du courrier, de la lessive, des habits.

" Un jour ou Victoria était venue au Campe, Nous avons bourrée deux sacs à dos avec les vêtements ( habits pour 3 enfants sur France, oubliés à l'hôpital du Sentier ) en y ajoutant quelques paquets de tabacs, puis nous sommes parties. Cette fois-là, nous y avions prit le chemin aux Dames. Nous y avons rencontré un bûcheron, de fait, c'était un gendarme Suisse en civil. Il nous a fait vider nos baluchons et il a fallu descendre avec lui à la Vallée. Je pédalais en avant, tandis que Victoria voyageait sur la barre du vélo du gendarme. J'essayais de mettre la mains dans mon sac, car j'aurai bien aimé jeter deux ou trois paquets de tabacs dans les framboisiers ! De plus j'avais une fausse carte d'identité, quand j'allais en France. Je l'ai mangée*! "

Georgette a également connu la fameuse Générale Mélliès, habitant Champagnole. Elle en a toujours gardé un souvenirs mémorable, de cette femme hors du commun, ne mâchant pas ses mots, et volant au secours d'autrui .

Si tout c'est bien passé dans l'ensemble pour elle durant la guerre, un seul drame viendra entacher cette période pour Georgette. Certes, il y a eu les arrestations qui ont touché Georgette; celles de Bernard et Jules Bouveret ( art. précédent ); mais surtout celle d'André Bochy, son petit ami d'alors. Ce dernier n'est jamais revenu du camp de concentration, ou il était interné.

C'est Victoria qui annoncera la terrible nouvelle à Georgette, aux " Prés Derrière ". Cette dernière, apprenant la nouvelle, reprit son vélo...et partit en larmes....


" Au début, nous cachions nos activités à nos parents, car maman était malade et nous ne voulions pas lui faire de soucis. C'était une époque exaltante. Et ce goût du risque et de la provocation, c'était moi tout craché !!* "


* extraits tirés du livre :39-45, les femmes de la MOB. Ed. Zoé, 1989

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