mardi 16 février 2010

Vallorbe, juin 1944

Ce billet se veut différent des autres, et ce, de manière temporaire je vous rassure. Voici une saison ordinaire dans la commune de Vallorbe, petite ville faisant intégralement partie de l'histoire de ce site. Son tunnel muré, une seconde voie CFF/SNCF déboulonnée par les Allemands, la ligne Vallorbe Pontalier elle aussi déboulonnée, l'arrestation du Général Pétain à la frontière vallorbière, l'arrivée des Américains.....mais aussi son cinéma, et son journal !
Merci d'avance pour vos commentaires !


Pour se rendre compte du quotidien des Vallorbiers et Combiers, en juin 44, rien ne vaut la lecture de quelques quotidiens de la région. Si la presse locale parle peu de la guerre de 1939 à 1943, le début de l'année 1944 agite les esprits. La feuille de Vallorbe. En janvier, la défense aérienne rappelle à la population d'obscurcir totalement la ville la nuit, afin d'empêcher les pilotes de bombardiers de s'orienter. Malgré ce rappel, on lit dans la "feuille d'avis de la Vallée de Joux" quelques semaine après, qu'un important relâchement se fait ressentir parmi la population, qui semble croire que la fin de la guerre est très proche. On ne ferme plus ses volets la nuit, et les alarmes sont considérées comme moins importantes !
Le Journal de Vallorbe rappelle aussi que Schaffouse a été bombardée ( avril 44 ), et que l'on y a dénombré 40 morts. C'est pourquoi " les alarmes doivent être prises en considération dès les premières minutes ! " ajoute le journal.

Mais les journaux regorgent d'informations pratiques pour la ménagère :

" les boîtes de conserve doivent être proprement nettoyées, afin de les renvoyer en fabriques "
" Pour faire vos biscuits, incorporez un tiers de patates bouillies, pour remplacer la farine "

Dans le même temps, la commune de Vallorbe s'amuse et vit la vie au jour le jour. L'unique cinéma "Le Palace " diffuse des films avec Jean-Gabin, ou Michèle Morgan. Les sociétés locales continuent de faire leurs soirées.

Le 1er juin, le poste de douane de Vallorbe Le Creux est très animé : pas moins de 4200 vaches passent la frontière interdite pour estiver en France. Cette journée réussie, est organisée par le Général Fon Felber, de la Kommandantur de Besançon. Pendant que le cortège passe sous leurs yeux, le Général, et un petit groupe de militaires Suisses, boivent des verres sur la terasse du café du Vallon, proche de la douane.

Un important reportage fût organisé pour cette journée. La parution devait avoir lieu le 8 juin. Ce jour-là......En toute hâte, la photo de couverture prévue est modifiée, une carte de mauvaise qualité de la Normandie est utilisée comme couverture, on y voit des avions, un zeppelin....le Jour J était bien arrivé. Le Journal de Vallorbe, lui, n'en parla jamais !

lundi 8 février 2010

La Générale Melliès

Si il y a bien une femme étonnante durant cette période, c'est sans aucun doute la Générale Melliès ! Veuve, elle a, durant la 1ère guerre mondiale, officié comme infirmière sur le front. Elle obtint la médaille de la Légion d'honneur. Ainsi, elle fût d'un grand service au réseau Corvette, dont Victoria était membre. Sa maison, située à Chapelle des Bois servait de cachette pour les déportés en attente de traverser le Risoux. Néanmoins, elle y vit passer de nombreux officiers allemands, surtout pour le déjeuner. De corpulence forte, mais toujours bien habillée, ayant un caractère bien trempé, elle ne se laissa jamais marcher dessus.

Grâce à elle, de nombreux Champagnolais purent recevoir le fameux " Aus weiss ", le laisser passer entre les 2 zones. La Générale n'hésita pas, pour ce faire, de se présenter à Besançon afin d'obtenir ces fameux laisser passer. En contrepartie, le Général allemand fût quelque fois invité chez Mme Melliès pour le déjeuner....

Son caractère et son franc parlé lui permirent de s'entendre avec les allemands, non pas parce qu'elle les appréciait, mais parce que cela lui permettait de les rouler dans la farine plus facilement !

La Générale Mellièse s'est aussi rendue en Suisse par le Risoux, afin d'apporter de précieux documents. Nous le verront lors du prochain billet.

Je me permets aussi de lancer un appel. En effet, je n'ai jamais vu de photos de cette femme, qui pourtant côtoyait régulièrement les amis du Risoux. Si vous, cher lecteur, en avez, ou savez ou en trouver, je vous prie de bien vouloir me laisser un message sur ce blog. Je trouve important de pouvoir mettre un visage sur des faits, une personne.

Alors d'avance Merci !