lundi 13 janvier 2014

Un certain 14 janvier 1945

Nous sommes certainement en été, probablement en 1942. Ce cliché fût quant à lui l'œuvre probable de Paul Girardet. En effet, dans son livre "les récits du dernier témoin" aux éditions du rendez-Vous, Jean-François Meylan raconte : "On peut le dire, sans exagérer, les reportages photographiques de nos aventures communes de 1941 à 1943, du réveillon de Noël, aux pique-niques du Risoux". Cette photo est très précieuse, car on peut y voir André Bochy, quelques temps avant sa déportation. André, notre "Dédé la farine" selon l'expression de Victoria Cordier, décédera le 14 janvier 1945, au camp. Pour toute l'équipe, cette nouvelle sera une véritable bombe, et l'on se doute de la tragédie vécue par Georgette; la sœur de Jean-François; et petite amie d'André. La nouvelle fût racontée par un déporté, revenu au pays en avril 1945. Il raconta les derniers jours d'André avant son décès.

André Bochy, jeune Meunier de Champagnole avait des origines Fribourgeoises, et venait juste d'entrer dans le Résistance. Il fût arrêté, ainsi que le   réseau auquel il apartenait, quelques jours après le parachutage d'armes. André venait de récupérer certaines d'entres-elles, dans un vieux camions....

 André eu le temps d'exprimer ses craintes à Victoria : "Fais attention Marisoude, ça commence à chauffer. J'ai fait un transport d'armes avec mon camion. L'alerte a été chaude. Fais attention ! Les Allemands doivent commencer à avoir l'œil. J'ai peur pour toi. Attends un peu avant de remonter là-haut". Mais André se fera arrêter par la Gestapo. L'arrestation se cachée à Georgette; à la demande de la maman d'André; jusqu'à cette triste journée de printemps 1945.

Alors, aujourd'hui, en hommage à ce jeune homme téméraire, intrépide, et aimant la vie, je dédie ce court texte, et publie cette photo des instants heureux dans le Risoux.




Cliché : propriété de la collection de Jean-François Meylan, Musée de l'Elysée Lausanne. Publication sur autorisation de Monsieur Meylan.